Afin d’assurer le démarrage des travaux sans délai, une solution a été mise en place, apprend-on. Emmanuel Nganou Djoumessi a révélé qu’une « emprise utile » a été définie pour permettre à l’entreprise en charge du chantier, la China First Highway Engineering Corporation (Cfhec), de débuter les travaux. « Nous avons donc travaillé à arrêter un tracé suffisamment réduit qui permette à l’entreprise de commencer les travaux, moyennant la libération de cette emprise utile, donc la destruction des biens qui y sont. On va donc passer utilement de 200m à libérer à 100m », a-t-il dit. L’objectif est de démarrer les travaux rapidement, tout en garantissant des indemnisations aux riverains.

Emmanuel Nganou Djoumessi a également souligné que les riverains dont les maisons ou exploitations agricoles se trouvent sur cette emprise utile ne seront pas expulsés avant d’avoir reçu une compensation au préalable. « « Nul ne doit être détruit si cette victime n’a pas bénéficié d’une compensation qui lui permette d’avoir une habitation quelque part », a-t-il insisté. L’entreprise, a-t-il ajouté, a la bonne compréhension de la situation et prévoit d’anticiper sur les paiements afin d’éviter tout retard dans l’avancement du projet.

Guinée équatoriale

Lors du lancement de la phase 2 du projet en octobre 2024, Emmanuel Nganou Djoumessi avait déjà annoncé que les indemnisations seraient payées par anticipation. Cette mesure vise à éviter les retards qui ont entravé la phase 1 du projet, où les riverains mécontents avaient à plusieurs reprises bloqué l’avancement des travaux. La gestion des indemnisations reste en effet l’une des causes majeures des retards dans les chantiers de BTP au Cameroun, et le ministre entend éviter ces scénarios cette fois-ci. Bien que le montant des indemnisations et le nombre exact de personnes impactées n’aient pas été communiqués, une première liste des bénéficiaires a été publiée par le gouverneur de la région du Centre, Naseri Paul Bea, pour permettre aux populations de soumettre leurs réclamations en cas d’omissions. La liste définitive des personnes à indemniser n’a pas encore été rendue publique.

La phase 2 de l’autoroute Yaoundé-Douala, qui s’étend sur 141,1 km, a pour objectif d’améliorer la connectivité entre les deux principales métropoles du Cameroun. Le projet vise également à favoriser le développement des localités traversées, tout en renforçant les corridors de transit de la sous-région d’Afrique centrale, notamment les axes Douala-Brazzaville, Douala-Bangui et Douala-N’Djamena. La phase 1, qui a duré plus de huit ans, a coûté près de 350 milliards de FCFA pour la construction de 60 km. La phase 2 est prévue pour durer 36 mois, mais la date officielle de début des travaux n’a pas encore été annoncée. Dans son discours à la nation le 31 décembre 2024, le président Paul Biya a souligné que « les diligences relatives à la phase 2 de l’autoroute Yaoundé-Douala ont connu des avancées ».